19 avril, 2024

CHILI / L’EXTRÊME-DROITE N’A PAS PERDU DE TEMPS.

 [ Cliquez sur l'image pour l'agrandir ]

LA DÉPUTÉE DU PARTI COMMUNISTE (PCCH) KAROL CAROLA
FUT ÉLUE PRÉSIDENTE DE LA CHAMBRE DES DÉPUTÉS DU CHILI.

Revanche ? / L’extrême-droite n’a pas perdu de temps.  / À peine Karol Cariola élue présidente de la Chambre des députées et députés, des parlementaires du parti d’extrême-droite de José Antonio Kast ont déposé une motion de censure contre le bureau de l’Assemblée.

Avec notre correspondant à Santiago, Pierre Cappanera

outre Karol Cariola, présidente communiste, on y trouve deux vice-présidents, l’un de la démocratie-chrétienne, l’autre du Parti de la Gente (Parti des Gens).

L’extrême-droite espère entraîner toute la droite dans cette contre-attaque revancharde. Et imposer un peu plus son leadership sur toute la droite.


LA DÉPUTÉE DU PARTI COMMUNISTE (PCCH) KAROL CAROLA FUT 
ÉLUE PRÉSIDENTE DE LA CHAMBRE DES DÉPUTÉS DU CHILI.
LES POSTES DE PREMIER VICE-PRÉSIDENT ET DEUXIÈME
 VICE-PRÉSIDENT  SERONT OCCUPÉS RESPECTIVEMENT PAR
 LES DÉPUTÉS GASPAR RIVAS (PDG) ET ERIC AEDO (DC).
PHOTO CHAMBRE DES DÉPUTÉES ET DÉPUTÉS

Il faut rappeler qu’il y a 155 députés, la majorité absolue est de 78 voix.

KAROL CAROLA PRÉSIDENTE DE
 LA CHAMBRE DES DÉPUTÉS 

Karol Cariola a été élue au deuxième tour avec 76 voix contre 75 et 4 abstentions. Pour réunir 78 voix sur la motion de censure, il faudrait que 3 des 4 abstentionnistes rejoignent la droite. Difficile mais pas impossible. El Mercurio, le grand quotidien de la droite, se met à rêver de la présidence de l’Assemblée la plus courte de l’histoire du Chili.

Le vote aura lieu lundi prochain, 22 avril.


[ Cliquez sur l'image pour l'agrandir ]

18 avril, 2024

DANIEL JADUE NE PEUT PLUS SORTIR DU CHILI !

  [ PINCHAR LA IMAGEN PARA AMPLIAR ]    


LE MAIRE DE RECOLETA ET GIOVANNA HERRERA, LA PROCUREURE DE LA 
RÉGION MÉTROPOLITAINE CENTRE-NORD, QUI POURSUIT DANIEL JADUE
Daniel Jadue ne peut plus sortir du Chili ! / Aujourd’hui Daniel Jadue, le maire communiste de Recoleta, a été empêché à la dernière seconde d’embarquer pour un vol à destination de Caracas, où il se rendait dans le cadre d’une rencontre internationale.

Avec notre correspondant à Santiago, Pierre Cappanera

La PDI (police judiciaire qui joue aussi le rôle de police des frontières) a bloqué Daniel Jadue. La Justice a annoncé inculper Daniel Jadue dans une affaire de corruption des plus douteuses le prochain 29 mai. En attendant, elle n’a pas confisqué le passeport de Daniel Jadue ni lui a signifié une interdiction de sortir du territoire national.

DANIEL JADUE
PHOTO  SEBASTIAN BELTRAN GAETE

Et pourtant c’est ce qui a été fait. La Justice précise qu’elle en a décidé ainsi quand elle a été informé par la PDI que Daniel Jadue se rendait au Vénézuéla, pour éviter un délit de fuite ! Et s’il avait voulu passer de force pour embarquer, il aurait immédiatement été conduit en prison. 

C’est illégal et anticonstitutionnel. Le harcèlement judiciaire contre Daniel Jadue est sans fin et sans limite. 

  [ Cliquez sur l'image pour l'agrandir ]

LA STRATÉGIE DU « LAWFARE »
L'INSTRUMENTALISATION DE LA JUSTICE 


17 avril, 2024

CHILI / KAROL CARIOLA, PRÉSIDENTE DE LA CHAMBRE DES DÉPUTÉS !

[ Cliquez sur l'image pour l'agrandir ]
LA DÉPUTÉE DU PARTI COMMUNISTE (PCCH) KAROL CAROLA FUT
ÉLUE PRÉSIDENTE DE LA CHAMBRE DES DÉPUTÉS DU CHILI.
PHOTO CHAMBRE DES DÉPUTÉES ET DÉPUTÉS

Karol Cariola, Présidente de la Chambre des Députés! Historique ! : Karol Cariola a été élue par 76 voix contre 75. / Le suspense a duré jusqu’au bout. La droite qui espérait refaire ce qu’elle avait réussi au Sénat a été battue. 

Avec notre correspondant à Santiago, Pierre Cappanera

La présidence de l’Assemblée revient à une députée communiste, conformément aux accords passé entre tous les partis en 2023, accords que la droite avait remis en cause. Les semaines précédentes avaient vu les campagnes anti-communistes se succéder. La droite en est pour ses frais.


LA DÉPUTÉE DU PARTI COMMUNISTE (PCCH) KAROL CAROLA A ÉTÉ 
ÉLUE PRÉSIDENTE DE LA CHAMBRE DES DÉPUTÉS DU CHILI.
LES POSTES DE PREMIER VICE-PRÉSIDENT ET DEUXIÈME
 VICE-PRÉSIDENT  SERONT OCCUPÉS RESPECTIVEMENT PAR
 LES DÉPUTÉS GASPAR RIVAS (PDG) ET ERIC AEDO (DC).
PHOTO CHAMBRE DES DÉPUTÉES ET DÉPUTÉS

Karol Cariola, communiste et féministe, 37 ans, sage-femme de profession, ancienne leader du mouvement étudiant de 2010/2011, a été la secrétaire générale des JC de 2011 à 2017. 


KAROL CARIOLA

Elle a été élue députée en 2013 une première fois et a depuis été réélue deux fois avec d’excellents scores. Au dernier Congrès du Parti communiste elle a été élue membre du Comité Central et de la Commission exécutive.
Dans l’histoire du Chili, jamais un ou une communiste n’avait présidé la Chambre des députés.

 

KAROL CARIOLA, PRÉSIDENTE DE LA CHAMBRE DES DÉPUTÉS
FLYER PCCH
 

CHILI, le 17 avril 2024

Retour sur une victoire

Lundi, Karol Cariola fut élue au deuxième tour de scrutin avec 76 voix contre 75 comme Présidente de la Chambre des Députés.

La majorité est de 78 sur un total de 155 députés.

Si le candidat à la présidence n’a pas la majorité absolue, 78 voix, au premier tour, un second est organisé où cette fois le candidat arrivé en tête l’emporte. Le résultat du deuxième tour ayant été strictement identique au premier, Karol Cariola pour une voix est devenue la première communiste à occuper ce poste.

En novembre 2021 aucune majorité claire ne s’est dessinée ni au Sénat ni chez les députés. Un accord a été passé alors entre toutes les formations politiques pour organiser des présidences tournantes du Sénat et de la Chambre des Députés. Karol Cariola aurait déjà dû être élue il y a un an pour six mois. Des manœuvres anti-communistes avaient fait qu’un nouvel accord soit acté et la période de présidence du PC du Chili commencerait un an plus tard, en avril 2024. De nouveau, sous des prétextes diverses, la droite s’était lancée dans une campagne anticommuniste. L’objectif était clair : empêcher de nouveau qu’un ou une communiste préside la Chambre des députés.

La droite se sentait pousser des ailes. Grâce à la défection de deux sénateurs démocrates-chrétiens, elle a pu remettre en cause les accords de 2021. La présidence du Sénat aurait dû revenir à la gauche. La droite a réussi par 27 voix contre 23 à gagner la majorité au Sénat. Elle espérait reproduire le même scénario chez les députés.

Pour la Chambre des députés, les négociations ont duré tard dans la nuit du dimanche au lundi. Un accord était finalement obtenu avec certains députés de l’opposition mais il n’y avait aucune certitude qu’il tienne jusqu’au lundi soir… Finalement, à une voix près, Karol Cariola a été élue. Mais elle n’a bénéficié que de 76 voix alors que sur le papier le gouvernement peut « normalement » compter sur 78 députés.

Cette élection résume à elle seule la situation politique au Chili depuis l’élection de Boric à la présidence. La gauche a gagné la présidence mais n’a pas gagné les législatives et les sénatoriales. Le Sénat est aujourd’hui majoritairement de droite. Des majorités sur des projets de lois à la Chambre des Députés ne peuvent être gagnés par le gouvernement qu’après de longues négociations et souvent après des nombreuses concessions. Si on ajoute que depuis l’échec sur le premier projet de Constitution en septembre 2022, le mouvement social est atone, alors on comprendra que la marge d’action du gouvernement est des plus faibles.

Aujourd’hui on savoure la présidence de la Chambre des Députés par une communiste pour les six prochains mois, pour la première fois au Chili. Mais il ne faut pas se faire d’illusions : sans majorité parlementaire, l’action du gouvernement de Boric est très limitée.

[ Cliquez sur l'image pour l'agrandir ]



KAROL CARIOLA, LA DÉPUTÉE COMMUNISTE ÉLUE PRÉSIDENT DE L'ASSEMBLÉE AU CHILI

[ Cliquez sur l'image pour l'agrandir ] 

KAROL CARIOLA, LA DÉPUTÉE COMMUNISTE
ÉLUE PRÉSIDENT DE L'ASSEMBLÉE AU CHILI

LOGO
L'HUMANITÉ

Karol Cariola, la députée communiste élue président de l'Assemblée au Chili / La députée Karol Cariola est devenue la première députée communiste à présider l'Assemblée nationale chilienne.

par Camille Bauer

PHOTO EL SIGLO

C’est une grande première pour le Parti communiste chilien (PCCH). Le 16 avril, un de ses membres, la députée Karol Cariola, a été élu à la tête de l’Assemblée nationale.

Cette consécration est une étape de plus pour la jeune femme née en 1987, qui fait partie des personnalités politiques qui ont accompagné l’arrivée au pouvoir du président Boric, à l’image d’autres femmes communistes comme la maire de Santiago IracÍ Hassler ou la ministre, secrétaire générale du gouvernement Camila Vallejo.

LA DÉPUTÉE DU PARTI COMMUNISTE (PCCH) KAROL CAROLA FUT
ÉLUE PRÉSIDENTE DE LA CHAMBRE DES DÉPUTÉS DU CHILI.
PHOTO CHAMBRE DES DÉPUTÉES ET DÉPUTÉS

Entrée au PCCH à 16 ans, Karol Cariola a commencé sa carrière politique en prenant la tête de la fédération des étudiants de l’université de Concepción, avant de devenir en 2011 secrétaire générale des Jeunesses communistes chiliennes. Réélue a trois reprises depuis 2013, elle est la députée qui a reçu le plus de votes dans le pays.


[ Cliquez sur l'image pour l'agrandir ]

16 avril, 2024

L'ACIER CHINOIS INONDE LE MARCHÉ LATINO-AMÉRICAIN QUI RÉCLAME DES TAXES

[ Cliquez sur l'image pour l'agrandir ] 

"PLUS D'ACIER CHINOIS", PROCLAME UNE BANDEROLE TENDU DEVANT 
UNE ACIÉRIE À TALCAHUANO, AU CHILI, 
LE 4 AVRIL 2024
 PHOTO GUILLERMO SALGADO / AFP

LOGO LA CROIX
L'acier chinois inonde le marché latino-américain qui réclame des taxes / 
L'industrie sidérurgique en Amérique latine est confrontée au dumping chinois qui inonde son marché et met en péril de nombreux emplois. En réaction, les aciéries parfois au bord de la faillite réclament des taxes à l'importation.

La Croix avec l'AFP

Lecture en 2 min.

Dix millions de tonnes d'acier chinois ont déferlé sur l'Amérique latine l'an dernier, soit une croissance de 44% par rapport à l'année précédente. Il y a vingt ans, la Chine n'y exportait que 85.000 tonnes.

Depuis deux décennies, la Chine a porté sa part sur le marché mondial de l'acier de 15% à 54%, selon l'Association latino-américaine de l'acier (Alacero).

ILLUSTRATION POUR THE ECONOMIST 
Les inquiétudes sur la surcapacité de l'industrie sidérurgique chinoise se sont en outre accrues depuis le net ralentissement de son secteur de la construction, libérant des produits pour l'exportation.

ILLUSTRATION POUR THE ECONOMIST 

"La Chine est trop présente en Amérique latine", déplore Alejandro Wagner, directeur exécutif d'Alacero. "Personne n'est contre le commerce entre les pays, mais tant que nous parlons de commerce équitable", dit-il à l'AFP.

Lors d'une récente visite en Chine, la Secrétaire américaine au Trésor Janet Yellen s'est inquiétée de la "surproduction" chinoise et a déclaré que les Etats-Unis "n'accepteront pas" que le monde soit inondé de produits chinois vendus à perte.

LES MÉTALLURGISTES PROTESTENT CONTRE LA FERMETURE
ÉVENTUELLE  DE L'USINE DE HUACHIPATO DANS LA VILLE DE
 TALCAHUANO, AU CHILI, LE 4 AVRIL 2024
PHOTO GUILLERMO SALGADO / AFP

En 2018, les États-Unis ont imposé des droits de douane supplémentaires de 25% sur l'acier chinois. Un exemple que voudraient suivre les industries chilienne et brésilienne.

La principale aciérie du Chili, Huachipato, 2.700 salariés directs et 20.000 sous-traitants en a fait le demande formelle à la Commission chilienne de lutte contre la distorsion.

Située à Talcahuano, à 500 kilomètres au sud de Santiago, elle a annoncé la suspension progressive de ses activités, submergée par l'acier chinois vendu au Chili 40% moins cher que l'acier local.

La commission a trouvé "des preuves suffisantes pour étayer l'existence d'un dumping" de la part de la Chine, et a recommandé un prélèvement de 15%, jugé "insuffisant" par Huachipato.

LES MÉTALLURGISTES PROTESTENT CONTRE LA FERMETURE
 ÉVENTUELLE DE L'USINE DE HUACHIPATO DANS LA
VILLE DE TALCAHUANO, AU CHILI, LE 4 AVRIL 2024
PHOTO GUILLERMO SALGADO / AFP

"Nous ne demandons pas de subventions ou de renflouements. Huachipato a la capacité d'être rentable dans un environnement concurrentiel", a déclaré son directeur, Jean Paul Sauré.

La décision d'imposer des mesures de protection n'est pas facile à prendre. Le Chili a signé un accord de libre-échange avec la Chine en 2006, ce qui l'expose à d'éventuelles représailles commerciales.

"Conditions prédatrices"


DES TRAVAILLEURS DE L'ACIER AFFRONTENT LA POLICE LORS D'UNE
MANIFESTATION CONTRE LA FERMETURE ÉVENTUELLE DE L'USINE
SIDÉRURGIQUE DE HUACHIPATO DANS LA VILLE DE
TALCAHUANO, AU CHILI, LE 4 AVRIL 2024
 / GUILLERMO SALGADO / AFP

Au Brésil, plus grand producteur d'acier de la région, la situation est également préoccupante. L'année dernière, les importations en provenance de Chine ont augmenté de 50% et la production a chuté de 6,5%, selon l'Institut Aco.

Gerdau, l'un des plus grands employeurs de la sidérurgie du géant sud-américain, a déjà licencié 700 ouvriers. Les derniers, en février, ont quitté l'usine de Pindamonhangaba à Sao Paulo, en raison du "scénario difficile auquel est confronté le marché brésilien face aux conditions prédatrices des importations d'acier chinois", a indiqué l'entreprise, qui n'a pas souhaité répondre aux questions de l'AFP.

Les aciéries brésiliennes réclament également des droits de douane de 25%, comme ceux imposés par le Mexique sur 205 types de produits sidérurgiques, pour tendre vers ceux des Etats-Unis, son principal partenaire commercial.

L'acier représente 1,4% du PIB du Mexique et génère 700.000 emplois. Selon les chiffres officiels, 77,5% des exportations sont destinées aux États-Unis.

 

VUE AÉRIENNE D'UN MARCHÉ DE GROS D'ACIER À SHENYANG,
DANS LA PROVINCE DE LIAONING AU NORD-EST DE LA CHINE,
 LE 11 AVRIL 2024
PHOTO  / STR / AFP/ARCHIVES

En Amérique latine, l'acier génère 1,4 million d'emplois, hautement spécialisés et difficiles à reconvertir.

L'impact à court terme sur la région dépendra de l'adoption par la Chine de mesures pour réduire sa production "excédentaire" et, au niveau local, d'initiatives visant à réduire les importations d'acier, explique à l'AFP José Manuel Salazar-Xirinachs, secrétaire exécutif de la Commission économique pour l'Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC).

[ Cliquez sur l'image pour l'agrandir ] 

CHINE - CHILI
ILLUSTRATION FABIÁN RIVAS




14 avril, 2024

ASSASSINAT D'UN EX-MILITAIRE ET OPPOSANT VÉNÉZUÉLIEN AU CHILI: SANTIAGO DEMANDE À CARACAS DE COLLABORER À L'ENQUÊTE

   [ Cliquez sur l'image pour l'agrandir ]

CHILI: OBSÈQUES À SANTIAGO DE L'EX-MILITAIRE VÉNÉZUÉLIEN RONALD OJEDA,
 ENLEVÉ ET ASSASSINÉ EN FÉVRIER DERNIER DANS LA CAPITALE CHILIENNE.
LE GANG TREN DE ARAGUA EST SOUPÇONNÉ PAR LES AUTORITÉS
CHILIENNES D'AVOIR ÉTÉ LE BRAS ARMÉ DE CE CRIME
PHOTO . AP - ESTEBAN FELIX
LOGO RFI
Assassinat d'un ex-militaire et opposant vénézuélien au Chili: Santiago demande à Caracas de collaborer à l'enquête  / 
La justice chilienne soupçonne Caracas d’avoir orchestré l’assassinat d’un ex-militaire vénézuélien ouvertement opposé au régime de Maduro et réfugié au Chili depuis plusieurs années. Selon le procureur général en charge de l’enquête, tout laisse à penser qu’il s’agit d’un assassinat politique. Les autorités chiliennes demandent à Caracas de collaborer à l'enquête. 
[«El Mercurio», l'éternel conspirateur, - Ronald Ojeda victime du train Aragua et non du président Nicolás Maduro comme le suggéraient la droite médiatique et politique -]

Par RFI avec l'AFP

 2 mn

RONALD OJEDA MORENO

ronald Ojeda, ex-militaire vénézuélien âgé de 32 ans, a été enlevé le 21 février dernier par des individus prétendant être des policiers chiliens. Il a été sorti de son domicile au petit matin et neuf jours plus tard, son corps a été retrouvé dans une malle enterrée dans un quartier de la capitale, Santiago. 

► También le puede interesar :       EL MERCURIO Y VENEZUELA / “VÉNGANSE A CHILE, ¡TENEMOS TRABAJO PARA TODOS USTEDES!”.

Toutes les pistes autres de la piste politique ont été successivement écartées, rapporte notre correspondante à Santiago, Naïla Derroisné. Après l’enlèvement de Ronald Ojeda, aucune rançon n’avait été demandée, aucun lien avec le crime organisé n’avait été trouvé. Et l’ex-militaire avait un profil éminemment politique, il avait trouvé l’asile au Chili après avoir fui le Venezuela où il avait été détenu puis torturé par le régime de Maduro car il s’y était activement opposé. 

► À lire aussi :     LE CHILI RAPPELLE SON AMBASSADEUR AU VENEZUELA POUR CONSULTATIONS

LE PRÉSIDENT DU CHILI, GABRIEL BORIC,
A VIVEMENT CRITIQUÉ  LE MINISTRE DES
AFFAIRES ÉTRANGÈRES DU VENEZUELA,
YVÁN GIL.
(PHOTO D'ARCHIVES)

Ronald Ojeda collaborait notamment avec des organismes internationaux pour dénoncer les atteintes aux droits de l’Homme causés par les services de renseignement vénézuéliens. La thèse de l’assassinat politique est donc la seule réellement plausible, selon la ministre de l'Intérieur Carolina Tohá Morales. 

La justice chilienne assure l’organisation criminelle vénézuélienne, Tren de Aragua, présente au Chili a participé au meurtre de l’ancien lieutenant. Cette mafia, qui a tissé des réseaux sur tout le continent sud-américain, est connue pour sa violence. Elle a suivi les pas des migrants qui ont fui le Venezuela. Dans un entretien au média chilien ADN, le président Boric s'est inquiété du rôle de cette organisation dans le meurtre de Ronald Ojeda.

CAPTURE D'ÉCRAN X GABRIEL BORIC FONT
Le Chili exige l’extradition de deux hommes soupçonnés d’avoir tué Ronald Ojeda puis d’être rentrés au Venezuela. Le président Gabriel Boric a lui déclaré, hier vendredi, que le Chili demandait et exigeait du Venezuela « toute la collaboration requise pour qu'il cherche et mette à disposition de la justice les suspects de ce vil assassinat.» 


12 avril, 2024

FRANCE / ELECTIONS EUROPÉENNES : LORS D’UN MEETING À AMIENS, LES COMMUNISTES CIBLENT LA GAUCHE

  [ Cliquez sur l'image pour l'agrandir ]

LA TÊTE DE LISTE DU PARTI COMMUNISTE FRANÇAIS POUR LES
PROCHAINES ÉLECTIONS EUROPÉENNES, LÉON DEFFONTAINES,
LORS D’UNE RÉUNION PUBLIQUE À LILLE, LE 15 MARS 2024.
PHOTO SAMEER AL-DOUMY / AFP
LOGO
LE MONDE

POLITIQUE / Elections européennes : lors d’un meeting à Amiens, les communistes ciblent la gauche / La tête de liste du PCF, Léon Deffontaines, tente de tirer son épingle du jeu pour les élections du 9 juin. Se disant « souverainiste » pour tenter de grappiller des voix à l’extrême droite, il fustige aussi « l’Europe libérale » des sociaux-démocrates.

Par Yassine Karchi (Amiens, envoyé spécial)

Temps de Lecture 2 min. 

LÉON DEFFONTAINES LORS
DE L'UNIVERSITÉ LIBÉ,
LE 31 MAI 2023 À PARIS.
PHOTO CHA GONZALEZ 

Un accueil en fanfare… qui laisse progressivement place à un morceau de rap à la gloire de la tête de liste communiste : « Léon c’est notre espoir, notre fierté. On relance l’industrie, on crée des emplois. » De quoi donner le ton, jeudi soir, pour le premier meeting de lancement de la campagne du candidat du Parti communiste français (PCF), Léon Deffontaines. Près de 1 000 personnes étaient présentes au parc des expositions Mégacité d’Amiens, ville dont il est originaire, scandant le slogan : « Léon à Bruxelles. »

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés « Les pays membres de l’UE suivent l’agenda de l’extrême droite en dépeignant les migrants et les réfugiés comme des ennemis dont il faudrait se défendre »

Le « plus jeune candidat » des élections européennes pouvait également compter sur la présence du secrétaire national du PCF, Fabien Roussel, qui, avant le discours de son protégé, tenait pour mot d’ordre de « mettre une bonne claque à l’Europe libérale ».

 À tour de rôle, pour chauffer la salle, plusieurs colistiers sont montés à la tribune. Des syndicalistes, comme Héloise Dhalluin, cheminote et conseillère régionale communiste des Hauts-de-France, qui mène un combat pour que « les transports soient au service de la population et du territoire ». Ou encore Fabien Gâche, syndicaliste CGT chez Renault, en septième position sur la liste communiste, qui veut notamment « mettre fin au règne de la concurrence entre les peuples en harmonisant par le haut le niveau social des travailleurs européens avec de bons salaires indexés sur l’inflation ».

« Fraude démocratique de grande ampleur »

Pendant les presque trois heures de meeting, le traité constitutionnel européen de 2005 est au cœur des critiques. « Nous ne l’avons toujours pas digéré », a tempêté Emmanuel Maurel, eurodéputé sortant. Léon Deffontaines s’est également posé comme le défenseur de ceux qui ont vécu la désindustrialisation en évoquant les cas de fermeture d’usine de Whirlpool, de Continental et de Goodyear, qui ont marqué sa région.

Il est temps que « la gauche de 2005 fasse son grand retour au Parlement européen, a lancé le candidat communiste. En 2005, main dans la main, la droite et les socialistes de M. Glucksmann ont organisé cette fraude démocratique de grande ampleur. » « Pour quel résultat ? De l’austérité et des accords de libre-échange en pagaille », a-t-il martelé, avant de fustiger « le gouvernement et sa majorité [qui] recommencent aujourd’hui avec le CETA ». L’ancien responsable des jeunesses communistes en a d’ailleurs profité pour longuement cibler les coupes budgétaires récemment annoncées et se poser comme le défenseur du service public français alors que le gouvernement vient d’annoncer une réforme de la fonction publique.

Après les socialistes et les macronistes, la tête de liste s’en est pris à Jordan Bardella, le candidat du Rassemblement national, qu’il compte « faire reculer dans cette élection » : « La réalité est qu’il a le même projet économique qu’Emmanuel Macron, la xénophobie en plus. » Moquant « le Bouteflika [ancien président de la République algérienne] de la politique française, il est candidat mais on ne le voit nulle part », il a invité le candidat d’extrême droite à débattre avec les têtes de listes.

« Défendre la réindustrialisation »

Pourtant, même « la gauche s’est parfois contentée de discours creux et d’actes de faux-semblant », a reconnu le jeune candidat. Sur de nombreux thèmes, la direction du PCF assume de considérer le reste de la gauche comme des adversaires. Léon Deffontaines n’a pas cessé d’associer le candidat à la tête de Place publique, Raphaël Glucksmann, à sa rivale Renaissance, Valérie Hayer.

En amont du meeting, le député communiste Jean-Paul Lecoq expliquait notamment que, sur l’Europe, « à gauche, personne n’a le même regard », le PCF n’étant pas pour une « Europe fédérale ». Léon Deffontaines se dit, lui, « souverainiste ». Face à la « perte de souveraineté », il faut « produire plus », prône le communiste.

« Nous sommes la seule liste de gauche à défendre la réindustrialisation de la France », a également clamé Fabien Roussel pour accentuer le fossé. Toutefois, pour l’heure, la tête de liste de la gauche unie pour le monde du travail reste sous la barre des 3 % des intentions de vote dans les sondages. Franchir ce seuil pourrait permettre « le grand retour de la gauche du peuple au Parlement européen ».

Yassine Karchi(Amiens, envoyé spécial)